Édito d’octobre

Edito du Jeudi 30 Septembre 2004

Illustration de l'édito Octobre.

Octobre est un mois laid. Pire encore, Octobre est désagréable. Il a la prétention de terminer Septembre, et le culot de se terminer avec l’Halloween. Octobre est moche. Octobre pue. Comment faire des dessins de qualité dans ces conditions? Ce n’est pas humainement possible.

Pourtant, après une recherche approfondie, on découvre que les belges, un grand peuple de savants géniaux, de nobles artisans et de philosophes hautement qualifiés, adorent le mois d’Octobre! Incroyable mais vrai…

Ce fait étrange me surpris fortement, même si après que j’aie su qu’ils remplaçaient les traditionnels soixante-dix et quatre-vingt dix par les mots étrange de septante et nonante, je m’attendais à tout. Je voulu quand même en savoir un peu plus et c’est pourquoi je décidai d’aller me renseigner à la Grande Bibliothèque d’Alexandrie, voir de quoi il en retournait.

Après avoir tué la bibliothécaire qui m’empêchait de passer sous le prétexte on ne peut plus faux de ma tenue vestimentaire supposément « non conforme aux règles les plus élémentaires de la décence » (je supposai que la véritable raison était politique) je pénétrai dans la bâtiment. J’étais un peu perdu dans cet interminable dédale d’étagères remplies de livres poussiéreux, mais heureusement, le vieux mage Morpheus, qui habitait l’endroit depuis déjà dix mille ans, me guida vers ce que je cherchais. Et là, dans les piles de vieux papyrus jaunis par le temps, à travers ces montagnes de calendriers antiques je trouvai un vieux parchemin, à moitié brûlé par les flammes des bougies sur lesquelles je l’avait déposé par erreur. Du papyrus, je pu lire un texte en ancien hébreux, une langue qui m’avait heureusement été appris par feu ma grand-mère, une femme douce mais robuste, qui avait passé la majeure partie de sa vie dans les bouquins. Son travail l’accaparait monstrueusement, mais elle avait trouvé le temps de m’apprendre quelques 5000 langues et dialectes. Enfin bref, sur le parchemin en question, il était écrit (très mal d’ailleurs) ce troublant poème :

Trois mois pour les Rois de l’Été sous le ciel ensoleillé, 4 mois pour les Seigneurs de l’Hiver, dans leurs demeures de neige, 4 mois pour les Automnes et les Printemps destinés au trépas, un pour l’Octobre Ténébreux sur son sombre trône, dans le mois de l’Halloween où s’étendent les Ombres, un mois pour les gouverner tous, un mois pour les trouver, un mois pour les amener tous et dans les ténèbres les lier au mois de l’Halloween où s’étendent les Ombres

Eh oui, Octobre était le mois du mal. J’allais révéler cette découverte au reste du monde, lorsque les membres de l’Ordre des chevaliers d’Octobre, un groupe égyptien vieux de plusieurs millénaires, ayant pour mission de protéger le mois d’Octobre, vint m’arrêter.

Ils me donnèrent un sérum qui me fit tout oublier, mais eux, ne retirèrent cependant pas de ma poche le papier sur lequel j’avais tout écrit. Et que je viens de retranscrire. Maintenant vous savez tout.

Quant au papyrus, seule preuve de ce que j’affirme, je l’ai oublié dans la poche arrière de mon pantalon et ma tendre maman le fit malheureusement passer dans la laveuse et la sécheuse, duquel il sortit tout déchiré et illisible. C’est bien pour dire, octobre, quel mois de merde.

Yeah
(dessin et texte)

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